Quand un coach coache un coach
Déjà merci à toi ma chère consœur, Phuong d’introduire si joliment cette rencontre particulière, entre deux coachs qui ont le désir de se coacher mutuellement.
Tu parles du « paraître » dans ton introduction et certainement que le coach est perçu par autrui d’une certaine manière, c’est la réalité de celui qui le regarde. Le coach parait être quelqu’un de stable, d’équilibré. Dans le jargon du coach on emploi souvent les mots suivants : alignement, authenticité et sens. C’est un essentiel dans la posture du coach.
Néanmoins, n’est-il pas lui aussi sujet à des questionnements, des doutes, des peurs pourquoi pas des angoisses. Il est un humain avec ses forces et ses maladresses, lui aussi n’aurait-il pas besoin de temps à autre de se frotter à un miroir pour éclaircir certains points, clarifier les zones obscurcies et apaiser les mers tourmentées. C’est pour cela que dans notre collectif Les argos, nous nous « frottons » les uns aux autres de façon régulière et engagée pour perfectionner nos techniques de navigations et mieux connaître l’influences des vents et alizées dans nos vies.
Le co-coaching ou encore le coaching entre deux coachs répond à mon sens à cette recherche de sens pour garder ma posture, me découvrir derrière le paraître et aussi découvrir un peu plus le confrère ou la consœur avec qui je vais faire cet exercice.
Une fenêtre sur un autre monde
Joseph Luft et Harrington Ingham ont inventé une représentation de la communication entre deux personnes : « la fenêtre de Johari ». La mise en évidence que nous avons des angles morts dans nos comportements, des points qui nous gênent, des zones d’ombres que l’on aimerait éclairer. C’est là que le coach peut par son questionnement à propos, faire refléter, mettre en lumière les points sensibles.
Cet engagement à faire ce travail demande à chacun de travailler aussi sur l’humilité, la confiance. Le coach a appris les mécanismes qui sont autour du développement personnel, de la motivation, du leadership et tout à coup il se retrouve « patient », d’un certain regard, un peu démuni. Il se met un peu à nu et ose dire, ose énoncer qu’il a du mal sur tel ou tel point. Le labyrinthe que tu montres, peut être aussi la métaphore des entretiens, des questionnements. Est-ce que je me réfugie dans un « cul de sac », est-ce que je prends de la hauteur et décide de prendre des options qui me font grandir.
La pratique de l’accueil de soi
Pour ma part, ce travail avec toi, me passionne, car je découvre une autre manière d’accueillir, d’être écouté et d’imaginer des possibles. Derrière le paraître, je peux oser découvrir certaines fragilités, maladresses, et l’accueil avec bienveillance est source d’apaisement.
Nos rencontres régulières m’invitent à aller plus en avant. Tu parles d’un effet « ah » ou « whaou » et c’est bien cela que l’on peut expérimenter dans cet espace sécurisé ou le feed-back, la reformulation, l’empathie, les silences, les questions conduisent à des retours nourrissants et des actions décidées pour mieux être.
Entendre de la part de l’un de ses clients des retours gratifiants c’est pour ma part une belle reconnaissance et aussi un plaisir d’un travail réalisé qui est utile et à du sens dans une époque en perte de sens. L’émotion est aussi intense lors de nos feedbacks, car ils émanent d’un pair. Émotion d’une part et aussi besoin comblé, car la clarification est survenue aux interstices, à l’intérieur de quelques plis que tu auras précieusement dépliés.
Le co-coaching est un espace de frottement ou le talent se révèle et l’impression (dans le sens photographique) se fait, c’est une opportunité de développer la confiance entre pairs, de consolider nos liens et de mieux nous connaître.
Pour lire la première partie écrite par ma consoeur Phuong Kuhn, c’est ici !